La Section de la langue Jèrriaise

Prince Louis-Lucien Bonaparte and Jèrriais




Louis-Lucien Bonaparte, the eminent philologist, visited the Channel Islands in 1862 to research the languages of the Bailiwicks. He met several of the leading writers of the time, and his visit occasioned a certain level of interest in contemporary newspapers. La Gazette Officielle de Guernesey reported on 13/9/1862 that the Prince visited George Métivier, the Dgèrnésiais poet and lexicographer. The newspaper further reported on 20/9/1862 the Prince's visit to Alderney where he paid for a translation of the parable of the sower.

Jersey newspapers also took an interest in the Prince's progress.

 

 


Le Prince Lucien Bonaparte, cousin de l'empereur des Français, est arrivé mercredi à Guernesey venant de Weymouth par le paquebot-poste Cygnus.....

Dans le courant de la journée, il fit une visite à M. Geo. Métivier, du Vallon, St.-Martin, avec lequel il a entretenu une correspondance sur des sujets littéraires...

Il s'occupe beaucoup de philologie, et sa visite ayant pour but des recherches sur l'ancien français-normand des îles de la Manche, il est probable qu'il visitera aussi les îles de Jersey et d'Aurigny, afin d'étudier les différens dialectes de cette langue originale et expressive.

Chronique de Jersey 17/9/1862

 

 


Centenary of Prince's Visit



A century has passed since His Highness Prince Louis-Lucien Bonaparte, the philologist cousin of Napoleon III, was welcomed to Jersey. He stayed four days ansd the reason for his visit was, according to the “British Press and Jersey Times” - the main newspaper printed in English in the Island at that time - “chiefly for the purpose of pursuing his investigations into the old Norman-French language.”

The childless Prince was indeed keenly interested in the study of languages and published, particularly, some works on the Basque languages. He first set foot in Jersey on September 17th 1862.

The “British Press and Jersey Times” recorded his visit thus: -

Arrival of Prince Louis-Lucien Bonaparte in Jersey

His Highness Prince Louis-Lucien Bonaparte, cousin of the Emperor of the French, arrived in Jersey this afternoon by the Weymouth and Channel Islands Company's steamboat Brighton (Capt. Falle) from Guernsey, where His Highness had been sojourning for a few days....

We understand that His Highness intends sojourning in Jersey for a short time; and also that the Prince, who is much devoted to philology, is making a tour of the Channel Islands chiefly for the purpose of pursuing his investigations into the old Norman-French language....

Two days later on the eve of his departure the newspaper had this to say about his visit:-

...The direction, however, in which His Highness's inquiries have mainly tended has been to enlarge his stores of whatever is of such character as to enlighten him on the Norman-French dialect...


Evening Post 17/9/1962


 

 


Visite du Prince Lucien Bonaparte à Jersey




Son Altesse le Prince Louis-Lucien Bonaparte, dont nous annoncions dans notre dernier numéro la visite à Guernesey, arriva à Jersey dans l'après-midi de Mercredi à bord du steamer Brighton, Capt. Falle. Le Prince fut reçu à son débarquement par le gérant du Consulat de France, et conduit à l'Hôtel de la Pomme d'Or. Après avoir pris des rafraîchissements, il monta en voiture et fut faire une promenade dans la paroisse de St.-Ouen; sa première visite fut à Vinchelez-de-Bas, où le Prince fut reçu par la dame de cette ancienne seigneurie, puis il se rendit à la Grève-de-Lecq, et de là revint à la ville. Le lendemain (Jeudi) Son Altesse fut visiter en voiture plusieurs autres paroisses rurales; et hier elle consacra une partie de la journée à recevoir plusieurs fonctionnaires et autres personnes qui lui étaient recommandées. Son Altesse a dû repartir ce matin pour Weymouth.

Le Prince Louis-Lucien est le second fils de Lucien Bonaparte, frère de Napoléon 1er, et par conséquent cousin-germain de l'Empereur actuel des Français. Il naquit dans le comté de Worcestershire, en Angleterre, le 4 Janvier 1813, et est maintenant dans sa 50e année. C'est un philologue très distingué, qui se livre spécialement à l'étude des différents dialectes, et c'est dans ce but qu'il s'est rendu aux îles de la Manche, où le vieux idiôme normand se parle encore parmi la vieille population.

Le Prince, voulant entendre parler la langue des Serkois, se rendit à Serk Lundi dernier, accompagné de M. Stephen Martin, Shérif de la Reine. Son Altesse fit la traversée de Guernesey à Serk à bord du steamer Queen of the Isles, en compagnie de 120 autres excursionnistes. En debarquant le Prince fut reçu par le Seigneur de Serk, qui l'invita à monter en voiture et à se laisser conduire au Manoir. Il accepta, mais avant de partir il assembla un certain nombre d'insulaires et les pria de lui traduire dans le dialecte de l'île la Parabole du Semeur. Les insulaires le firent de la meilleure grâce du monde, et le Prince leur donna un souverain en les quittant. Ces pauvres gens restèrent ébahis devant cette munificence. Après avoir pris une collation au Manoir, le Prince fit une promenade dans l'île et visita les endroits les plus curieux qu'eslle possède; puis, en revenant au Manoir, il s'arrêta à l'hôtel d'Icart, tenu par Mrs. Vaudin, et voulut s'assurer si la traduction de la Parabole était correcte. A cet effet il entra en conversation avec l'hôtesse et sa fille, lesquelles indiquèrent plusieurs omissions qui furent corrigées. Dans la soirée du même jour, Son Altesse retourna à Guernesey avec les autres excursionnistes.

Nouvelle Chronique de Jersey 20/9/1862

 

 

Parable of the Sower in the Sark language
Parabole du Semeur en Sercquais

S. Makyu. Chap. XIII.

L'chen qui sème s'n allit s'mai ;

4 Et tàndis qu' i s'maitt une partie d' la s'menche quitt le long du ch'mìnn et l's oesiaux du ciel vìndrint et i la màndgirent.

5 Une aûtre quitt dans d's endréts roquieurs, où alle n'avait pas fort de terre; et ou l'vist ossivite, parçe que la terre où al' 'tait n'était pas ben avant.

6 Mais l'solé se l'vitt et ou fut brulaie; et coumme ou n'avait pas d'rachinnes, ou s'quitt.

7 Une aûtre quitt dans d's épinnes, et l's épinnes vìndrent à craitre, et l'etoupidrent.

8 Une aûtre enfin quitt dans d'bouanne terre, et ou portit du fritt; quiq' grâins rèndirent chent pour un, d'aûtres sessànte, et d'aûtres trente.

9 L'chen qu'a d's oureilles pour ouit qu' il ouêt.

 

 


Arrivée et séjour du Prince Louis-Lucien Bonaparte à Jersey




...Son Altesse se propose de revenir à Jersey et surtout d'y faire un plus long séjour. Le but de cette première visite était de se mettre en rapports avec les personnes qui ont la connaissance la plus approfondie du vieux patois normand de Jersey. Se rendant au désir du Prince, M. l'Avocat-général Marett et M. John-Patriarche Ahier ont eu de lui une très longue audience hier soir.

Chronique de Jersey 20/9/1862

 

 


Départ du Prince Lucien Bonaparte. - Son Altesse le Prince Lucien quitta cette île Samedi matin pour retourner à Weymouth. Le Prince a réitérément exprimé le plaisir que lui avait fait éprouver son voyage à Jersey, et annoncé l'intention d'y revenir pour y faire un séjour plus prolongé. Lorsque le Cygnus, à bord duquel se trouvait le Prince, est arrivé à Guernesey, M. Stephen Martin s'est rendu auprès de Son Altesse, et a été informé par le Prince qu'il était enchanté de la courtoisie avec laquelle il avait été reçu par toutes les classes à Jersey, et des précieux renseignements qu'il avait reçus de M. l'Avocat-général relativement aux recherches philologiques auxquelles se livre Son Altesse.

Nouvelle Chronique de Jersey 24/9/1862

 

 



Twenty years later, La Gazette Officielle de Guernesey reported on 4/11/1882 that the Prince had sent a contribution for the purchase of a portrait of George Métivier, following the death of the poet.
 

 

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