Jersiais ! jeunes et vieux, venez et chantons les gloires
De notre bienaimée Reine Victoria,
Que nos cantiques soient chantés de coeur et de voix,
Que nulle ne manque au Saint Alléluia.
Rien de plus beau, en cette année de Jubilé,
Du plendide règne, d'en raconter les faits,
Un demi-siècle de paix et de prospérité,
Epoque glorieuse pour nous autres Jersiais.
Deux fois dans le cours de ce bienheureux règne,
Accompagnée de son Royal Consort,
Victoria a vu Jersey, perle de son diadème,
Elle posa les pieds sur deux de ses ports.
Depuis ces jours heureux, sous la poitrine Royale,
Le coeur de notre Reine a connu le deuil ;
Elle a su ce que c'est que de verser des larmes
Et se revêtir de l'habit de veuve.
Comme la plante qui n'exhale son parfum précieux
Que lorsqu'elle est pressée sous la main,
Ainsi Victoria, par le Décret des Cieux,
A été touchée du doigt du Souverain.
Mais maintenant sortie du creuset de l'épreuve,
Et mieux assise que jamais sur son trône,
Elle règne dans les coeurs des mariés et des veuves,
Dans tous les climats et dans toutes les zônes.
Allons donc, tribus du Sud et vous peuples du Nord,
Le Canada et les millions des Indes,
Que nos coeurs unis par de joyeux accords,
Sachent bénir le Ciel et louer notre Reine.
Dieu Sauve la Reine.
C. Le Feuvre
Décembre 1886
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