La Section de la langue Jèrriaise

Un Recueil de Dictons, Bons Mots, Proverbes, etc., etc., en Patois Jersiais

Préface

 

Un Recueil de Dictons

En soumettant à l'appréciation du public cette deuxième édition des " Dictons, Bons Mots, Proverbes, etc., etc., en Patois Jersiais, nous répétons ce que nous avons dit dans la préface à la première édition, nous ne voulons point faire acte d'auteur." Les proverbes et bons mots appartiennent à tous et sont de tous les temps; plusieurs personnes se sont amusées à en faire des collections, qu'elques-unes d'entre elles ont eu l'extrême obligeance de les mettre à notre disposition, nous saisissons cette occasion de les en remercier.

Monsieur François Hugo, fils du célèbre poète de ce nom, dans sa "Normandie Inconnue," déplore le fait que nos jeunes gens, "ont honte de parler comme ont parlé leurs pères." C'est une vérité encore plus accentuée aujourd'hui, nos jeunes gens croient qu'il est infra dig de parler le français, ce n'est qu'âprès être arrivés à l'âge d'homme ou de femme, qu'ils s'apercoivent du grand avantage dont jouissent ceux qui ont la faculté de s'exprimer facilement dans la langue diplomatique de l'Europe.

Le service en Anglais dans nos Eglises est plus suivi que le même culte en langue Française. A la Chapelle de Grove Place, Chapelle Méthodiste Wesleyenne, qui avait été toute spécialement construite pour la célébration du culte "en langue Française," les Méthodistes Anglais ont tout récemment tenté de renverser les rôles en voulant substituer l'Anglais au Français. Dans nos Cours on trouve des Avocats qui ne s'expriment en Français qu'avec difficulté, ce qui a fait naître l'idée de vouloir substituer I'usage de l' Anglais à la langue Française devant nos Tribunaux, ce qui serait des plus déplorables.

Combien de jeunes gens ont quitté l'île pour l'étranger, où, après une absence d'un certain nombre d'années, ils ont réussi à acquérir de l'aisance, et puis sont revenus dans leur pays natal pour y finir leurs jours, au grand avantage de l'Ile, dans la plupart des cas, leur réussite dans la vie, était due au fait de pouvoir s'exprimer en Anglais et en Français. Le Jersiais qui parle le Français, apprend avec facilité l'Espagnol, le Portugais ou l'Italien, langues qui sont en usage dans toute l'étendue de l'Amérique du Sud; dans une partie du Canada la langue Française est d'une très grande utilité.

Il n'y a point de règle pour l'orthographe du patois, il est purement phonétique, et l'orthographe en est souvent très difficile, surtout lorsque l'on prend en considération le fait, que l'Ile est divisée en douze paroisses, la prononciation diffère dans toutes. Dans les paroisses de l'Ouest on dit: "Va tcheurre," dans l'Est: "Va cherchi" ou "Va ksi"; à l'Est de la Grande Route qui conduit de la Ville de St.-Hélier à Bonnenuit on dit un giand (gland) et à l'Ouest c'est une tchênelle. A l'Est l'on dit un "Mouesson d'fossai" ou un "Mouesson à p'tit bé," dans l'Ouest c'est un "Verdreu" ou un "Verdezœu," dans l'Est de l'Ile, c'est de "l'iau caude," mais dans l'Ouest on dit de "l'ieau keaude." "Qui," se prononce en patois "Tchi" et "Q" " tchue," Qu'il " Tchil.".........

 

A. M. S. V.

 

 

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