Les Pages Jèrriaises

Eune lettre dé 1899

A Monsieur l'Editeur de la "Chronique."


Monsieur, - Qui charmant garçon que vot Samuel, monsieur l'éditeur, j'avons fait connaissance y a chique semaines et dépis chla, je dinons ensemble touaux les Samedis, ciest Madame Molgraisse, dans Hilgrove Lane. J'avons à chinq sous de pommes de terre fricachie, servie sur la même assiette et je nos assiévons dans l'autre mainqui de la même chaise.

Qui charmant garçon que vot Samuel, mais j'ai regret de vos dithe qu'il a yeu un diver désappointment, l'evla assis entre deux scelles, ou savez que s'noncle chez chi y fut passé un jour de repos, un des autres Dimanches, à rammoner sa chuminée, ammathé sa couvertuze en glui, et à dezengoué deux ou tres des vaques de ses vêsin (et ban), le bouanne homme a pachi ses telles, et Samuel, qu'a trejous yeu l'idée de se mettre dans le commerce, et qu'a en horreur la competition, s'était fiet sur une petite micklotte de la succession de s'noncle pour aller ouvrir une boutique (general store) en Ecrého, mais quand le testament a té lu, la seul chose qu'a té laissi à Samuel, pour porter le deu de s'noncle était une nethe pathe de cauches en cotton tan, rabillies, et son nier cat. Ch'anima là a déjà mins son maitre en embarras, par allé se piendre au chentni Downer que Samuel l'y mets de l'yau dans son lait. Et ban Monsieur l'éditeur je ne sais pas chain qu'os allez faithe pour li, mais me j'menvais vendre une petite somme de rente, de chinq cabots et chique siétonniers que je dé sur ma maison à la Croix au Lion, c'hest de chi de qui bon; je cré maime qu'o de ètre foncièze acheteu, car, je la devais sur ma proprieté quand je l'accati y'a chinquante tres ans; je donnerai mon livre de quitanche pour guarantie. Avec chez sous là, Samuel pourra monté sa boutique et je cré que pour l'encouragi je me metterai en parchonerie ov li.

Votre Amin Daniel,
Survelliant de St. Pierre.

Chronique de Jersey 25/1/1899

 

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