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Le Constitutionnel 1824

LE PAPA Me. J.M.............n s'est levé : il a d'abord rajusté ses neuves braies, avec le geste expressive qu'on lui connaît, et ayant craché trois fois pour se mettre en haleine, il s'est adressé à l'assemblée en ces termes :

"Je n'savez pon, ch'qu'ou voulétes dire, M. Duhamé, quand ou zavais qu'menchi, je criyais qu'ouz alliez donné le pliaiche de Chantenié à quiqu'autre. Chn'est pon que M. Ste. Croix n'ait pon fait sen d'vé. Mais je trouve qu'y-en a d'autres qui ont fait l'leu. Y gn'ia mé ai men fils, qui nou sommes sacrifiais pour l'ben public. Tout ce que j'ai ieu chez d'avé étai principa mais j'ai payi pour ; et men fils y n'a auquor qu'offici du connétable ; chez pour chela qué dans toutes les élections j'ai étai par toute la paraisse, qué j'avons usai de l'influence de not' famille, et j'en avon dans le Mont Cuochon ai aillieu, et qué même j'avons ieu des batailles avec quiqu'uns de ces Aigrifins qui n'ont pon des poings de paille. Y gn'ia siais ans que la pliaiche était prominze à men fils; mais pour obligi, i donnit le pas à M. Ste.-Croix ; puisque ce monsieu, a ce qu'on dit, n'en veut pus; y faut mettre men fils sus les rangs."

 

Le Constitutionnel 11.9.1824
 

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