À l'Île de Jersey



Stances dédiées à M. John Sullivan

 

Poetry in Jersey

 

À toi rive chérie,
Terre à jamais bénie,
Eden délicieux,
À toi Jersey la belle,
Notre amitié fidèle,
Nos soupirs et nos voeux.

Quand de notre rocher, sur l'océan immense
Nous jetons un regard, perdu dans l'infini,
Notre coeur inquiet avec nos chants s'élance
Vers tes bords où, déjà, les échos ont redit:

À toi rive chérie,
Terre à jamais bénie,
Eden délicieux,
À toi Jersey la belle,
Notre amitié fidèle,
Nos soupirs et nos voeux.

Tes enfans, nobles fils de la vieille Angleterre,
Ont mêlé leurs couleurs à l'étendard français,
Et, grâce à cet élan, les fléaux de la guerre
Feront désormais place aux douceurs de la paix.

Sous ton ciel embaumé, quel bon air on respire!
Tout y parle d'amour et de fraternité;
Victimes d'un moment d'erreur ou de délire,
O! combien de proscrits, libres, y ont pleuré.

Tes places, tes maisons, tes temples, tes campagnes,
Ton port et tes vaissieaux, ton fort et ton château,
Tes laborieux fils et leurs fraîches compagnes,
Hommes, choses, en toi, tout est bon, tout est beau.

Vaste abîme sans fond, si la mer inhumaine
S'élevant entre nous, ose nous séparer,
Dieu, qui donna l'essor à la pensée humaine,
Sait, en dépit des flots mêmes, nous rapprocher.

Puissions-nous voir un jour d'une sainte alliance
Se dresser devant Dieu le pacte souverain;
Puis au monde étonné, l'Angleterre et la France,
De l'éternelle paix frayer l'heureux chemin.

 

Jules Launay
Granville, 22 octobre
1850

 

 

 

Poetry in Jersey

 

 

 

 

La Société Jersiaise

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