La Section de la langue Jèrriaise

D's articl'yes et des nouvelles entouor lé Jèrriais 1800-1899


Articles and news about Jèrriais 1800-1899

 

La langue Jèrriaise

 

 

 

Affreux



On raconte qu'un nouveau marié, le premier matin, après les noces, avant de commencer à s'habiller demanda à son épouse s'il devait s'habiller avec les cotillons ou avec ses braies? (il était Jersiais). Son épouse lui répondit qu'il fallait sans doute mettre ses braies (pantalons).....

Nouvelle Chronique de Jersey 18/8/1897
 

 

.... Et puis sans permission de vos autorités, j'aurais été voir les viers et leur demander “Pouvous trouver vos blianches braies? et choisis du Régiment du Nord, de l'Ouest, de St.-Laurent, de la Ville et de l'est, vos vieilles uniformes muchis dans vos trunks, je vous aurais donné asile, sniders et à chi mangé à votre arrivée à Londres.

Nouvelle Chronique de Jersey 7/7/1897
 

 

Fait curieux.- Nous apprenons qu'un Monsieur de Gorey a réussi à élever plusieurs poussins couvés par une mouette (mauve) aux Ecréhos. Ce monsieur, en retirant les oeufs du nid de l'oiseau sauvage, avait pris la précaution de rendre les oeufs aussi semblables à ceux qu'il remplaçait.

Nouvelle Chronique de Jersey 7/7/1897
 

 

“Jaune comme un claquot”



Sir.- The claquot is that species of seaweed which is often a yard in length, and, according to the weather, is either damp or dry when taken from the rocks into our houses. It becomes yellower and yellower as it becomes dryer; hence the term jaune comme un claquot.

Periwinkle

Nouvelle Chronique de Jersey 7/7/1897

 

 

Il remercie pour ce toast, et aussi il dit que le maître de l'Hôtel doit être remercié pour avoir
Douné du su et du doue
Et il y en avai pour touos les goûts,
Et si quelqu'en t'ai hainitcheu
Y'en avai oquo sur le drecheu.

 

Nouvelle Chronique de Jersey 22/5/1897
 

 

Un Magasin. - Nous apprenons avec plaisir qu'un Monsieur Jersiais, très connu à Jersey, aurait l'intention de faire paraître sous peu un magasin mensuel qui porterait pour titre “Le Magasin de Jerri en la langue des viers Normands. Le prix de cet ouvrage serait de 6d. le numéro. Nous souhaitons tout succès à celui qui se propose de publier cet opuscule, et connaissant ce Monsieur, comme nous le faisons, nous croyons pouvoir prédire que son ouvrage sera risible et intéressant. D'ici à quinze jours l'auteur se propose de remettre son manuscrit entre les mains des imprimeurs.

Nouvelle Chronique de Jersey 9/1/1897
 

 

A Jaunt to Jersey



...The vegetable and fish markets, which we visit, are noteworthy for their Jersey characteristics. the country wives speak the patois, but they have "English" and to spare when it becomes a question of charging the stranger twenty-five per cent, at the very least, more than he ought to pay...

...We scull out to more floats, and I, directed by Tom, seize the rope and pass it over the bow and thence to the skipper, making myself conspicuously wet by the operation. But I like it! Tom opens the door of the pot and discharges the contents, together with a torrent of Jersey French that would probably be considered unfit for publication...

...We return to La Rocque, and Tom and his cousin (who has joined us) converse in Jersey French until the tide will allow us to return to the pier...

The Penny Illustrated Paper and Illustrated Times 8/9/1894

 

 


Round about the Channel Islands



...The market place at St. Heliers, with the buyers cheapening the eggs and poultry, the sellers of great heaps of onions, the spotless stately coifs of the market-women, the stalls of flowers with white-papered bouquets, above all the continual chatter of the Jersey-Norman patois, are totally unlike anything to be found in England, but they bear an exact comparison with market-day at any little town in Western France. Perhaps it is not quite fair to speak of a Jersey-Norman patois, for the patois spoken on the quays and elsewhere in Jersey has beauties all its own; it has no gender to speak of, and its peculiarities of clipping words and of running words together make it almost equally incomprehensible to French and English people. There is, however, a great deal of French, good and otherwise, to be heard in Jersey during the tourist months, for a steamer runs between Gorey, which is the port at the south-east point of Jersey, and Carteret and Port Bail in France...

The Graphic 18/8/1894
 

 

Monsieur ou Madame, Mess ou Missis

On parle à Jersey trois langues, le Jersiais, l'Anglais et le Français. Loin de nous de vouloir qu'aucune de ces trois langues disparaisse. Nous désirons cependant attirer l'attention de nos lecteurs à une singulière anomalie qui existe dans la langue du pays proprement dite......

Nouvelle Chronique de Jersey 24/3/1894

 

 

Notwithstanding our remarks, we wish all tenants, whether they pay big or small rents, a prosperous potato season (if it is not too early) and to use a Jerseyism, "ben d'autres a v'nin."

Jersey Times and British Press 23/11/1893

 

 

...et les murs décorés de l'évergreen qu'on appelle en "bouan Jerriais" du "lierrue." Je vous assure que je le traversai l'autre jour non sans danger pour ma redingote.

Le tout ensemble, Monsieur, a l'air comme on dit ici en "bouan Jerriais," "Une Renonchâtion."...

Chronique de Jersey 22/11/1893  

 

Fêtes de Gorey et de St.-Jean

...de sorte que pour ceux qui n'avaient pas les jambes solides le seul moyen de transport était le herneais dont le cahotage était plus fatigant que ne l'était la marche, mais malgré cela plusieurs en faisaient usage, et on voyait de bonnes hernachies qui s'en allaient cahin, caha, c'était une partie de fun....

...la pluspart des amis en s'entre quittant se disaient “à l'annaie qui vein.”...

Nouvelle Chronique de Jersey 17/6/1893
 

 

Maintenant, voulez-vous rire un tantinet? Voulez vous quelque peu vous esclaffer en lisant quelques histoires épicées, quelques gaudrioles dans le patois des îles? Lisez: Deustrès histouethes pour rithe par Bram Bilo, ça ne coûte que quat'sous british à l'office de la Nouvelle Chronique, à Jersey.

Le Bailliage 18/4/1891
 

 

It is related of a certain way-loving Jersiais, that, standing at different corners of the St. Héliers streets, on market days, he would cry aloud: Ph'lippe! Med Ph'lippe! In a very short time he would soon be surrounded by a very host of country Med'Ph'lippes. So in St. Anne's, were any one to cry aloud: Hérivé, ou fi d'Hérivé! he would soon collect an astonished crowd.

Le Bailliage 28/7/1888

 

 

A judge in the Rhondda Valley who does not speak Welsh is as palpably out of place as would be a judge in Jersey who could not speak Norman French

Times (London) 30/5/1885

 

 

Parish Hall, St. Ouen.

Grand Concert, Etc.


.....

M. W.E. Messervy qui récitera en piâ Jerriais: “Garçons de St. Ouen! Soû zètes en vos mâthiant, écoûtais mé un instant.”....

Chronique de Jersey 17/12/1884  

 

Une lettre de Sa Majesté

Notre Auguste Reine vient de donner une nouvelle preuve de sa sollicitude pour ses sujets, les habitants de l'Archipel Normand, les descendants du preux Duc Guillaume, le fondateur de la dynastie dont la Reine Victoria est l'illustre et digne descendante.

Sa Majesté a voulu que ses sujets Normands qui ont grandi sous son pavillon:- "The flag that braved a thousand years, the battle and the breeze!" fussent mis en possession de son "little volume", traduit en Normand, la langue de nos pères - celle de Wace, la mère de la langue française, qui a immortalisé les Racine, les Voltaire, les Delille, les Massillon, les Boileau, les Molière, les Beranger, les Dumas, les Hugo.

La lettre de la Reine est un Lévier qui va donner de l'essor à notre langue, "Nouotre vier Gerriais", cet antique idiome sur lequel repose notre autonomie, notre nationalité.

Cette lettre adressée à Mons. John Sullivan par Sa Majesté confie, par autorité royale, à ce Jersiais, la tâche de traduire en Normand le livre de Sa Majesté intitulé:

"More leaves for the Highlands."

Nous extrayons de cette lettre le phrase suivante, qui sort de la plume d'un des Secrétaires de Sa Majesté.

"I think it will be a source of gratification to Her Majesty, to find an interest shown in the Channel Islands in regard to her little volume."

Nous pouvons dire avec certitude que nos compatriotes s'intéressent vivement à tout ce qui sort de la plume de Sa Grâcieuse Majesté, la Duchesse de Normandie!

"More leaves from the Highlands", sera lu par tous en Anglais, en Français et en Gerriais!

Nouvelle Chronique de Jersey 12/7/1884

 

 

Like the rest of the group, it is a continual eyesore to France, though, as it was Jersey that conquered us and not we Jersey, France has no reason to complain if we still loyally hold to our conquerors. Practically, Jersey is as far from the coast of France as England is, being situated in a vast labyrinth of rocks. It is a green oasis in a desert of raging waters, consisting of a town exceedingly like a favourite English watering-place, with 30,000 inhabitants, the rest of the island forming the suburbs, with 30,000 more. The variety of denominations, represented by appropriate roofs, towers, gables, and windows, somewhat exceeds the usual English proportion. The population are old Jerseyites, speaking the language found in old Norman books; immigrants from the neighbouring coast speaking modern French; a larger number that speak a medley ; several successive layers of English-speaking immigrants; and what may be called the English colony of residents and visitors.

Times 15/2/1881

 

 

La Célébration du Centenaire de la Victoire de 1781

...Dans Seale Street, MM. Jeune, Gallichan et autres voisins, se mirent à l'oeuvre et dans quelques heures érigèrent un arc. D'un côté, on lisait: Vive Jerri, de l'autre Trejous Loyal....

(Centenary of Battle of Jersey)
Nouvelle Chronique de Jersey 8/1/1881

 

 

Dans Seaton Place, l'arche très-bien construite et élégamment décorée porte les devises: “Vive Jerri, Tréjous Loyal.”

Chronique de Jersey 8/1/1881

 

 

S.A. Royale la Princesse Louise, Marquise de Lorne, à toutes ses autres qualités joint celle d'auteur-amateur. La Princesse à son retour d'Angleterre au Canada a donné des soirées aux Membres du Parlement, et entre autres amusements donné des représentations dramatiqes; elle a rapporté d'Angleterre de charmantes petites comédies de salon qu'elle fait représenter. Tout dernièrement, elle a arrangé une comédie-vaudeville, dans laquelle elle a introduit un ou deux couplets de patois Jersiais, tel que parlent encore un grand nombre de Canadiens d'origine jersiaise. Voici un échantillon de ses morceaux:

"Ah! cousin Pierre, i fait grand froid
Entre bien vite, approch' du feu;
La prend un 'tchaire et assieds té:
Il y a longtemps qu'nou n't'avait veu."

 

Nouvelle Chronique de Jersey 13/3/1880

 

 

Un Vier Garçon, morceau écrit en Jersiais…. Au lecteur nos bien sincères compliments pour son amour de sa langue nationale.

Le Jersiais 16/2/1878

 

 


The language spoken in ordinary life by the inhabitants of the islands is in great measure the samе as the Old Norman French, though modern French is used in the law courts, and English is taught in all the parochial schools, and is familiar to a gradually increasing proportion of the population, especially in Jersey and Alderney. The several islands have each its own dialect, differing from that of the others at once in vocabulary and idiom ; and a very marked difference is observable between the pronunciation in the north and the south of Guernsey. It has even been asserted that every parish in that island has some recognizable peculiarity of speech ; but if this is the case, it is probably only in the same way in which it could be asserted of neighbouring parishes throughout the country. None of the dialects have received much literary cultivation, though Jersey is proud of being the birthplace of one of the principal Norman poets, R. Wace, and has given a number of writers to English literature. The Guernsey patois is rendered pretty well known to the philologist by the Rimes Guernesiaises of George Metivier, who has since published a Dictionnaire Franco-Normand, ou Recueil des mots particuliers au dialecte de Guernesey, 1870 ; and a fair idea of that of Jersey is obtainable from the Rimes et Poesies Jersiaises de divers auteurs, by A. Mourant, 1865.

Encyclopaedia Britannica
1876

 

 

Pose de la première pierre du nouveau port de St.-Hélier

...Sur le côté gauche, au-dessus de deux écussons attachés aux colonnes extrêmes et représentant: l'un, le glaive de la justice, - l'autre, la corne d'abondance, sont deux inscriptions jersiaises au milieu desquelles s'en trouve une troisième en langue anglaise.

On lit au milieu des fleurs et des guirlandes:

He bringeth them unto
their desired Haven.

Cauchies d'Aniet
Cauchies de l'Av'nin
113 vregies
855 vregies

De l'autre, du côté qui regarde la mer sont des inscriptions françaises et jersiaises que ni nous, ni personne n'ont pu lire.

La langue jersiaise devait avoir tous les honneurs de la journée, c'est par méprise que l'inscription anglaise a occupé le côté le plus visible.

De ce côté il devait y avoir:

Aidjous trejous et sachez y t'nir.
Djieu vos aid'ra et vos f'ra arriver.
Aidez vous seulement, et Dieu vous aidera.

Cauchies d'Aniet
Cauchies de l'Av'nin
113 vregies
855 vregies

 

Chronique de Jersey 31/8/1872

 

 

Lectures Publiques à St.-Pierre. - C'est Vendredi soir, 25 Janvier, à sept heures du soir, que doit avoir lieu au Parish Hall de St.-Pierre l'inauguration des lectures publiques. La séance sera présidée par le Rév. Clément Le Hardy, Recteur de St.-Pierre. La lecture en langue jersiaise a pour titre: “Not' langue Jerriaise;”.....

La Nouvelle Chronique de Jersey 23/1/1867
 

 

Si les deux honorables Magistrats qui étaient sur le siège, et qui savent tous deux le français, l’anglais et le jersiais, avaient entendu les témoins....

Chronique de Jersey 28/1/1865

 

 

...just as Jerseymen, though speaking a French patois and of French descent, are by history and patriotic feeling English.

Times (London) 8/10/1862

 

 

THE MORNING EXPRESS. - Un nouveau journal vient de s'élever sous ce titre. Malgré ses tendances exclusivement anglaises, nous lui souhaitons bon succès. Cette feuille, dès son second numéro, a consacré à LA TRIBUNE un long article dont nous devons rendre compte à nos lecteurs. On a pu lire dans notre dernière livraison une lettre intitulée : An appeal to Jerseymen, dans laquelle l'auteur recommandait à ses concitoyens Jersiais de cultiver la langue de leurs pères, de la conserver comme la base de tous leurs priviléges, et de s'imposer les sacrifices nécessaires pour qu'elle soit enseignée à leurs enfants. Le rédacteur du Morning Express considère cet attachement des Jersiais pour leur langue comme un obstacle aux progrès de l'île, et il s'efforce de combattre les vues de notre correspondant. Malheureusement pour la cause qu'il soutient, ses arguments sont d'une extrême faiblesse. Après s'être moqué de ce qu'il appelle un patois, sans en pouvoir juger lui-même, puisqu'il est aussi étranger à la langue française qu'à notre idiôme jersiais, il fait cet aveu, qui anéantit toute son argumentation : "The English would feel and resent the idea of any other then their own national language, being forced upon them." Et il prouve que les Anglais ont raison de tenir à leur langue, en établissant qu'elle est répandue "dans les deux hémisphères." De peur même de n'avoir pas dit assez, il ajoute fort inutilement : "et dans chaque section du globe." Mais si c'est seulement l'universalité qui attache un peuple à une langue, on peut dire du français, tout ce que le rédacteur du Morning Express dit de sa propre langue, et si la question de la langue tient à la nationalité, pourquoi veut-il que nous ne "sentions" et ne "ressentions" même pas, comme une offense à notre individualité nationale "l'idée de nous voir imposer une autre langue que la nôtre propre?" A cela il réplique:- "Mais votre idiôme n'est qu'un patois." Nous répondons ailleurs à cette objection. Ici nous nous bornerons à dire : La langue de nos chaires officielles, de nos tribunaux et de nos Etats, sans être exclusive et vouloir régner seule, deviendra chaque jour plus correcte, il faut l'espérer; chaque jour elle deviendra plus réellement française, Ce n'est donc pas un patois, mais une langue analogue à beaucoup d'égards à celle qu'on parle en Suisse et en Belgique, où le français n'est pas très pur. La Suisse et la Belgique parlent français, en effet; mais, distinctes de la France, elle ne se montrent pas plus disposées à se laisser absorber par elle qu'à adopter l'idiôme et les institutions de leurs voisins ou confédérés. Quant à ce que le Morning Express appelle Jersey French, nous le voulons conserver comme un monument philologique important. La langue des troubadours, la langue d'oc est cultivée comme langue morte dans le midi de la France, pourquoi notre idiôme illustré par Robert Wace et par les trouvères serait-il abandonné par nous? La langue française ne doit-elle pas beaucoup plus à l'un qu'à l'autre de ces dérivés du latin?

La Tribune de Jersey
Novembre 1860
 

 


The language spoken in Jersey is now generally English, though the working classes talk a kind of patois, called Norman French, which is a terrible jargon, and quite unintelligible to either English or Frenchmen. The upper classes speak both English and French as well as the Jersey patois.

A Hobble through the Channel Islands in 1858; or, the Seeings, Doings and Musings of one Tom Hobbler, during a four months' residence in those parts, by Edward T. Gastineau
1860

 

 

Seven hundred years ago, a child born in Jersey was sent to study at Caen. This child gave such manifest indications of genius that the Church attached him to themselves, and Henry II., King of England and Duke of Normandy, gave him a prebend's stall in the cathedral of Bayeux. This young ecclesiastic was Robert Vace, the first Norman trouvere and the first French poet:

Je di e dirai ke je sui
Vaice de l'isle de Gersui.

And this Vaice of the Isle of Gersui sang the "Conquest of Neustria by the Men of the North," the "Odyssey of Rollo," and penned the great national epic, the "Conquest of England by the Normans." The language used by Robert Vace was called "la langue d'oil;" it was the language of the North and that of Rome fused together — the work of three centuries. The first who ventured to write in it was this peasant of Jersey. The "langue d'oc" was, by a curious coincidence, springing up at the same time in the South, under Bernard de Ventadour. The French language sprang out of the two when the King of Aragon and Count of Toulouse were defeated by Philippe Auguste and Pope Innocent III., and the Albigeois were exterminated. The French language thus received its baptism in blood. Separated from France ever since the beginning of the thirteenth century, the langue d'oil has been preserved in the remote parts of the Channel Islands up to the present day. It is found in its most primitive state in Guernsey. M. F. V. Hugo has collected several specimens, and loud are his lamentations that a patois which was the origin of the French language should be gradually disappearing, not before the language to which it gave birth, "and which must soon be the language of all Europe," but before that of a conquered island!

M. F. V. Hugo is also exceedingly indignant that certain English jurisconsults, notoriously the eminent Selden, should have argued that Great Britain had in all times possession of the Channel Islands. It is certain that the Channel Islands had an aboriginal population who preceded Norman knights and Romish monks, but the fact still remains the same, that whilst Norman Jersey gave a language and poetry to France, it was never French. When Philippe Auguste declared Normandy forfeited by "Jean sans Terre," the towns of the continent opened their gates to the Franks and acknowledged the French monarch as their duke ; but the Normans of the islands resisted the execution of the verdict, took the part of the condemned against his judges, and abided by the King of England as their duke.

The New Monthly Magazine, 1858

 

 

St. Hiliers is the name of the city of the island, a trim little sea-port, with wide reaches of sandy beach, with a castle upon a rocky islet, with a grim fortress frowning from the bluff that rises northward of the town.

Cicerones, who speak a mongrel dialect, will meet you on the quay, and show you where the Royal Hotel invites you, with its bay windows and British Coffee-Room. And with a British coffee-room come British steaks, British muffins (most indigestible of cakes), British chops, and British roast joints. You will hear your host talking what might be French, if it were not an older Norman tongue; you will see the landlady in unmistakable French caps; and yet neither one nor the other can give you a ragout that will serve even as a reminder of the Brothers Provençaux - no fricandeau, no poulet aux cressons. It is odd enough, to be sure, how all table-habit seems to have changed (if one may judge by our Coffee-Room) since we have passed over the few leagues of rocking water which sway between us and the tomb of Chateaubriand. But, aside from the French patois you hear, these British islanders are more thoroughly and more bigotedly British in habit, in loyalty, in obstinacy, than the people of any shire from Cornwall to Inverness.

All along the shores (it is no great walk to compass them in a two-days' tramp) you will see outlying martello towers upon the sands, which, in troubled times, flame with beacon fires, and tell quick stories of any adventurous cruiser from the coast of France. Napoleon said once (or is reported to have said) that these Channel islands should be the stepping-stones by which he would stride across to the shores of England. And the loyal islanders grew ten-fold more loyal by the boast; they organized patrols by day and by night; watchfires shone along the whole circuit of shore; and almost within cannon-shot of France, this little relic of the ancient Norman people - clinging to the Norman tongue and to Norman caps - bade defiance to the navies of France.

Harper's New Monthly Magazine, Volume XVII, New York 1858
 

 

Et qu' eroit jamai creu d'itai!

...If a Jerseyman prefers cabbage soup and patois, to roast beef and the English language, we have no objection. We only desire that we may not have either the diet or the dialect forced upon us...

Jersey Independent and Daily Telegraph 12/10/1858

 

 



In the afternoon the market is a sort of fashion; but the grouping of the buyers and the loungers is not picturesque, the costume being chiefly the formal cut of England, or the sombre colours of Normandy. The colloquial language is a mingling of French and English: the children are taught both, but, whether in truth or in courtesy, several assured us that they preferred the English.

The Islets of the Channel
Walter Cooper Dendy
1858


 

 

The language spoken in the Channel Islands is a species of Norman French. in the towns tolerable English is spoken, though often with a French accent; but in the country districts, although English is very commonly partially understood, the patois in question is generally used. The original stock from which this patois has been derived, appears to have been the old Norman French, but in progress of time it has received numerous additions and concretions from other tongues, and more particularly from the English language. Many of the words in common use are in fact English, with the addition of a French termination; the result is consequently occasionally very ludicrous. In all probability, as education advances among the poor, the English language will supplant this patois, and this process appears in fact to be now gradually being accomplished.

Rambles among the Channel Islands (1857)
Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau
 

 

La langue Normande a enfin nos sympathies. Nous tenons, nous aussi, à cette langue - cette langue que parlèrent nos pères, doit être aussi la nôtre. Peut-être qu'elle n'est pas si élégante que celle de la mère patrie, cependant elle nous rappelle notre origine, et nous est par cela même chère. Elle nous rappelle le poéte Wace du XIIe siècle, qui chanta en cette langue la Normandie et les exploits de ses anciens ducs, dont les ouvrages, après avoir été peu connus pendant des siècles, ont acquis de la publicité et de la renommée par le moyen d'une presse Normande. Tâchons de conserver notre langue, ou comme quelques-uns l'appellent, notre Patois.

La Patrie
19/10/1850
 

 

The Bermondsey Murder



...and neither of the families speak more than a few words of English, generally conversing in the Jersey patois.

Times (London) 1/9/1849

 

 

"Quand l'cat dort les souories ont biau jeu"

Le Constitutionnel 1.4.1848
 

 

.... ; Don Quichotte n'était rien comparé à eux, car eux ils se présentent courageusement devant des fantômes et avec leurs "Bannionnettes et lus coup d'cidre," .....

....un d'eux dans son enthousiasme dit - "je voterai comme , vous voudrez, quand “Chê s'rait pour un manche de g'nét où pour un trou d'chour, - Je voterais en brave !! ... et nouot BULLDOG wass'ra comme un enragi!!! ..."

UN MONT-AU-PRETRIERE.
Mont-au-Prêtre, 23 Janvier 1848.

Le Constitutionnel 29.1.1848

 

 

Aux Correspondans.



Un Nouveau Marié.-...quant à la partie où vous nous nous dites que le Sieur Nicolas était encore à l'auberge Mercredi dernier quelques minutes avant minuit, et qu'il dit à l'aubergiste qui réfusait de donner à boire à des personnes qui insistaient d'en avoir en présence du Connétable, "John donnes lues en une fais, man pouore garçon y n'est pas de maisqui que la craie cope tréjous comme les ciziaux.”

Un pouore boustre de Victime de Rozel. - Tâches-donc d'écrire à l'avenir un peu plus correctement, puisque vous aussi voulez devenir un de nos nombreux Correspondans. Est-ce bien avec raison que vous concluez ainsi votre plainte:-"Les Trinnetais & les St. Martinais puoront bétot chaqui de main ensemble : dans note pouore pâraisse de la Trinnetai, tou yies désordre et confusion ; le Comité des qu'mins n'existe que de nom ; à l'assemblialée nous y pâle tuos ensemble comme un flioquet de pirots : enfin dans tous les départémens la loi es ouvertement foulais es pis, au point que achteu y gnia presque pas de personnes qui se respecte un peti qui veulent de poste, et que dernièrement un Mousieu élu Inspecteur des qu'mins a decliaré qui n'agirait pon, parce qui véyé bain que les choses ne pouvaient pon allé long tans sus chu pi là, que les fonctionaires ne se fésaient pus respaictai, et que quant à li, nous n'en ferait pon un torchon, comme i s'était aperchu que nous fesait de bain d'autres." - Triste paroisse si les choses y vont ainsi.

Le Constitutionnel 8.1.1848

 

 

Aux Correspondans



Un Trinitais.- Conseillez à votre ami et Le Laicteu et de se rendre sans délai chez M. le Connétable, et de reconnaître avec humilité qu'il eut mieux fait de passer tranquillement sa route, sans adresser les paroles qui, comme vous le craignez, vont faire le sujet d'un proces en ajonction. Quoi ! un procès pour avoir dit à UNE DAME : et Bon jour, Missis Le ............... excusais-mé ; y fait grand frait - où devriètes être dans vote parleux ; et pis ch'nest pon la pliaîche de la femme d'un Connétable d'être à foui des pannais." Cela n'en vaut pas la peine.

Le Constitutionnel 20.11.1847
 

 

... on verra bientôt un officier du Connétable aller saisir sa Vêsine Nenny pour avoir eu l'impertinence de rêver quou l'avé veu fouoté sus sa femme, un Vingtenier, faire des affaires à san couosin Benjamin Bôquet, l'aigrefin, parcequ'il n'avait pas voulu être dov li dans la draine élection, ....

Me Pierre ... l'avait prié ... de retourner chez lui Viégui ses étables, et abreuvé ses animaoux !!”...

UN TRINITAIS
Trinité, ce 17e Novembre 1847


Le Constitutionnel 20.11.1847
 

 

La Chronique nous dit "qu'on cherche à prohiber et à anéantir la langue que parlaient les De Carteret" ! ! !

La langue que parlaient les De Carteret est à peu près une langue morte ; et n'est maintenant de mode que dans le village de Carteret en Normandie. Cette langue, ou patois, est encore parlée dans plusieurs familles de cette île; mais, il est agréable de voir les progrès que fait la jeunesse du pays dans l'étude de la langue Anglaise, en sorte qu'il est très-probable que l'Anglais sera sous peu connu de tous les jersiais. Il ne faut pas s'étonner si l'Avocat Le Sueur est si attaché à son vieux Normand, puis qu'il ignore la langue Anglaise, et qu'il lui serait impossible de plaider, ou même de lire et prononcer correctement cette langue.

Il n'aime pas la langue que parlaient les Pierson, les Geo. Don, les Hilgrove Turner, et que parlent encore les Colin Halkett, les James Reynett - et moins encore, celle des Commissaires Royaux, Thomas Flower Ellis, et Thomas Bross, écrs., pourquoi? Parcequ'il est de son intérêt que le peuple soit ignorant.- Il sent que son règne est fini, qu'il a été pésé dans la balance et qu'il a été trouvé léger.

Un Ami des Progrès.

Le Constitutionnel 28.8.1847
 

 

"Eh ben ! Maître Benjamin, qu'est qu'ou nos dirais de votre couosin Pierre ? crious pon qu'il est bètôt au but de ses fliutes ?".... "Nou dit que chez li qu'est l'auteur que j'éyons un police angliaiche ; et de tout au reste”...….

Cet aveu fut le signal d'une scène de la plus grande confusion qu'il soit possible d'imginer entre des époux qui, je ne crains pas de le dire, s'étaient aimés tendrement jusqu'au moment ou j'eus la faiblesse de m'occuper de vous ... ce fut au point que je fus obligé d'abandonner le lit conjugal et de me refugier dans la cônière afin d'éviter de plus grands malheurs ...

Le Constitutionnel 26.9.1846
 

 

Nouvelle Methode de Faire des Discours



Aux dernières Assemblées de paroisse, quand une proposition était faite, et que quelque Principal voulait adresser l'Assemblée, l'honorable Ph. De Carteret s'écriait ; "Allons mes garçons, lévais les mains en haut - tous ; chez-là les millieurs discours que nou piesse faire. S'il ont quique chose a nos dire qui vainent nos pâlé demain." Et tous les polissons de lever la main, quelques-fois les deux mains. Voilà ce qui s'appelle faire des discours à la De Carteret! Le pauvre homme! mais qu'y faire ? "Il n'est pas la cause d'être au monde."

Je suis etc.,,

DEMOSTHENE.

Le Constitutionnel 14.2.1846

 

 

...its inhabitants, of whom a considerable number are natives of England and at the best but partially acquainted with that peculiar patois which is known as Jersey-French....

...When the cause came on before the Royal Court, Wilson appealed to the Bench, on the ground of his not understanding the Jersey patois, to allow the case to be conducted in English, or to appoint a sworn interpreter - a part of the case which " P. H. L. B." entirely drops. To this appeal the Court listened, and upon it they had a serious consultation, which ended in their pronouncing a decision which, but for its gross injustice, might be regarded as a most amusing piece of absurdity. They allowed Wilson to plead his own cause in Engish, but refused him the opportunity of hearing the rest of the proceedings in that language.

Times (London) 30/11/1844

 

 

But let us suppose the woman at last released from imprisonment in default of evidence to convict her, and turned on the world without any reparation for the wrong she suffered. It may be that the malevolence which concocted one plot against her will contrive another. Suppose her informed against for felony - she will have no opportunity of being confronted with her accusers; their depositions will be unsworn; they will be in the Jersey language, of which she, being an Englishwoman, will not understand one syllable...

Times (London) 28/5/1844

 

 

....Donc tout est bien. Et d'ailleurs, comme on dit ichin (ici), chounna (cela) ne me regarde pas....

... Or, sur ce point, on procède à Jersey absolument comme dans ce qu'ils appellent la grande terre, ce que nous appellerions la Grande Ile....


Chronique de Jersey 13/8/1842
 

 

...Le plus vieux livre de la langue française, écrit au temps où nous cessâmes de parler latin ou roman, c'est le Roman de Rou: lisez, et vous verrez que le patois jersiais s'y retrouve, votre patois qu'on parle en Normandie comme chez vous, moins les mots et les lambeaux de mots anglais dont il vous a plu de l'enrichir....

Chronique de Jersey 3/9/1842

 

 

...la description de la magnifique cérémonie du 29 Septembre 1841, jour où les Etats de Jersey allèrent poser la première pierre du nouveau port....

Chu jour-là, comme dit la narration en patois, trop longue malheureusement pour que je puisse vous la transmettre,

Chu jour-là, cas et chians, touos lus en vindre en ville,
Dépis les pus viers hommes jusqu'ois pus jeane fille;
Touos écalais des yers de vée touotes chés sifaiches
Et chacun s'crépoussait pour avé une bouane pliaiche.

................

Pour les vais erpassait, chés belles processions,
Des dames étais grimpais jusque sus les maisons,
Arangés comme des reines atous lus biaeux ribans
Qui volvotais au vent comme des flieurs de printemps.

Chronique de Jersey 15/10/1842
 

 

Cour Royale: audience du Lundi 30 Mai 1842



Miss Jane Godel dépose qu'ayant entendu appeler au secours dans la route, elle accourut sur les lieux et entendit le défendeur dire à la plaignante: "Allez prêter un autre faux serment." Sur quoi la fille Le Brun répondit: "B..... de fripon, - b..... de couochon, ouais-che qu'où m'avez veue prêter un faux serment?" - Le Maistre lui dit alors: "Retirous, où zêtes pière que les p...... de la rue George, car les p..... n'insulteraient pas le monde en passant." - Là dessus Miss Le Brun lui demanda: "Ouais-che qu'où m'avez veu n'être pas une sage fille, b.... de fripon, b..... de couochon?" Puis elle s'approchait de l'officier de milice en lui montrant ses poings et le guerrier reculait en s'écriant: "Retirous de me, passez vot' quemin et laissis-me faire m'en travas!" Le témoin ne vit pas Messe Le Maistre donner un coup de rateau à Miss Susanne Le Brun.

Me. Jean Hamon déclare que, le 14 mai, M. Ed. Le Maistre le fit entrer avec plusieurs autres pour bère un verre de bouon cidre coeuru, et qu'il leur dit que lui et son garçon avaient "ben arrangi Miss Le Brun."...

Mrs. Jean Godel se rendit auprès de Miss Le Brun, qui lui montra sa jambe, laquelle jambe portait une petite tache comme si ch'nétait rein.

Rachel Godel corrobore la déposition de sa soeur.

Mrs. Benest fut voir Miss Le Brun, qui lui montra sa jambe; il s'y trouvait une tache grande comme un liard.

Geo. Laurens. - Je sortais de siez ma couosine, ouais que je venais de gangni men jour, quand j'entendis Messe Le Maistre dire à Miss Le Brun: "Passez vot' quemin." Et où l'y rêpondit: "Ch'nez pas pour un b'''' de fripon comme vous que je passerai men quemin."

Mrs. Nicolle déclare que son petit garçon lui ayant dit qu'il y avait du bruit dans la route, elle sortit et entendit Miss Le Brun dire à Le Maistre: "Prouvez-me, prouvez-me que je prins un faux serment." - Sur quoi Le Maistre lui porta un coup de rateau et lui dit: "B..... de trie, allez prendre un autre faux serment." ....

Ph. Le Sueur, jun. - Je revenais de men travas, et j'entendis Messe Le Maistre dire à Miss Le Brun de s'en aller dans la rue George et prendre des faux sermens. La pouore fille était prêt de s'évanni, où l'était au m'sespé d'sa vie et il fallit la ramené siez Me. Jean Nicolle.

L'avocat Godfray, chargé de la défense de Le Maistre, demande au témoin s'il n'a pas d'inimitié contre le défendeur et s'il n'a pas menacé de le transpercer avec une fourche?

Le témoin. - Nanni dia! Est-che qui vos a dit chounna? (On rit aux éclats.)

Elizabeth Laurens déclare que Le Maistre lui a dit que Miss Le Brun n'était qu'une "b...... de quéroigne qui avait prins un faux serment dans l'affaire de Me. Ph. Laurens."...

Miss Mary Huelin rapporte qu'elle a entendu Le Maistre dire que Miss Le Brun avait prêté un faux serment dans la cause de Me. Ph. Laurens, et qu'elle n'était qu'une menteresse et une voleresse...


L'Impartial
 

 

Pour former le pluriel des substantifs terminés au singulier par et, il faut changer ces deux finales en iaûx, et les articuler comme le miaulement d'un chat.

(Grammaire Jairiaise de Philippe Hamon.)

Par conséquent et étant changé en iaûx,
Le singulier navet fait au pluriel naviaûx.


....Le défendeur prétendait au contraire qu'il avait le droit de prendre les naviaux...

.... Je ne vis pas M. Lesbirel frapper Mrs. Du Fresne, la matinée des navets; j'observai cependant une personne qui la tenait tranquillement par les deux bras, pour l'empechi de bouogi, et ou siécoutait avec li comme si javai tai un jeune couple à faire l'amour...

Le témoin dit ensuite:- Ce fut M. François Le Gresley qui tint Mrs. Du Fresne par les courts bras, la matinée des naviaux (hilarité prolongée), et lui disait quand elle lui résistait: Ma ptite femme, ous en airais du ma...

Chronique de Jersey 1/12/1841

 

 


The second class are for the most part educated in the island; they, indeed, speak (perhaps more commonly than English) a French patois, but this is all the “French” they have about them. The devoted loyalty to the English Crown of both classes has been signally proved upon more than one memorable occasion....

Times (London) 30/10/1840

 

 


Cour Royale: audience du Lundi 17 Juin 1839



...que Me. Pierre Hamon tira alors d'un tiroir des billets et de l'argent et les remit à Mrs. Anley en lui disant: "V'là 400 francs." Que là dessus Mrs. Anley dit: "Ah! je vos remercie, chla nos fera grand plaiaisir!" et Me. Pierre répondit: "Ou zêtes la benvenue, y faut ben s'entre assister dans chute vie ichin."...

L'Impartial
 

 

Ceci me rappelle les paroles du Bouonhomme qui' quand on le félicitait sur l'avancement de son fils, disait: “Pourveu qu'lorgui n's'en mêle pon, vlà qui fera ben assais, hon, hon, hon.”...

L'Impartial 6/2/1839

 

 

Ptétre ben; mais ou savais qu'chela couôte dés sous, and money makes money, dere is noting like money!

Chronique de Jersey 26/11/1836

 

 

...par qui qu'nouz-y supplie...

Chronique de Jersey 3/9/1836

 

 

Après avoir vu depuis si long-temps les tables en pierre du marché au poisson, couvertes seulement de vlicots et de bénies, nos yeux ont été réjouis.....

Constitutionnel 23/4/1836

 

 

The unsettled state of language in Jersey, must be admitted to be a great obstacle to the refinements of civilization. The use of a pure language as, one universal medium of communication, offers to the moral and intellectual condition of a people, as great a facility for improvement, as rail roads, and steam, offer to commerce. But this medium, Jersey has not yet the advantage of. The universal language is still a barbarous dialect. French, though the language of the court proceedings, and of the legislature, is not in common use even among the upper ranks: nay, the use of it, is even looked upon as affectation; and although the English language be sufficiently comprehended for the purposes of intercourse, and is most usually spoken in the best mixed society, it is certainly not understood by many, in its purity. The constant use of a dialect, necessarily induces a distaste for any other purer tongues. Their beauties are not, and cannot be appreciated; and thus, an effectual barrier is opposed to that refinement, which is the sure result of the knowledge and appreciation of the productions which belong to every perfected language.

(....)

The dialect of Guernsey differs considerably from that of Jersey. But it is of course difficult, if not impossible, to explain the difference. The dialect is even different, in different parishes: for the nearer these lie to the towns, the less pure is the dialect, spoken. The word " pure" may be thought by some, to be inappropriately used; but in fact, the patois of both islands, as it is spoken in the interior parishes, is nearly the pure French of some centuries ago; and while the French has changed, the language of these Norman islands remains nearly as when Wace, the Jersey poet, composed his " Roman du Rou," in the year 1160. Indeed, the inhabitants of the Channel Islands, in those parishes where their families have constantly intermarried, are purer Normans, than are now to be found elsewhere. The people of Normandy are French.
(...)
More and better English alliances have been formed in Guernsey, than in Jersey. The greater attractions of Guernsey society, and the less temptation which the higher prices of Guernsey have held out to residents, have brought to that island a somewhat superior class of strangers; and I would add, that the residence of Lord De Saumarez on his patrimonial ground, has also had its influence in raising the tone of society.

If I am asked, where are the proofs of superior civilization,- I may answer, that none are required; since it is impossible, that the different circumstances in which Guernsey and Jersey are placed, could fail to produce a difference in their respective states of society. But this superiority is seen in a thousand things. It is observable, in more varied topics of conversation; in more extended, and more liberal views; in more amenity of manner; in greater respect for talent and acquirements; above all, in a more perfect understanding of the English language, which not only facilitates an acquaintance with those models which cannot be studied without corresponding effects; but excludes the use of a dialect which is as unsuited to civilized life, as are the habits of the people among whom it was employed two centuries ago.
The Channel Islands
Henry D. Inglis
1835

 

 

Forty-Eight Hours in Jersey

Though not a general market day, much bustle and animation prevailed under the neat piazzas which were densely crowded with english men and french women - the latter rendered peculiarly conspicuous by the altitude of the coiffure, and the clatter of their tongues and sabots. One side the square is appropriated exclusively to the sellers of butter, viz., the wives and daughters of the Island peasantry - whose bonnets, so like inverted coal shoots - brown calico spencers - black petticoats, and red striped aprons, seemed but ill-calculated to enhance the effect of personal beauty. The attention of these rustics appeared to be wholly engrossed by their well stored baskets and knitting needles. The meat shambles occupy the centre in two double rows of stalls. Here the important business of buying and selling is carried on in the most uncouth jargon that ever grated upon ears polite. "Allons, bear a hand John, happe ton chopper et cope chutte leg ," said a butcher, in my hearing, to his apprentice. "My goodness," exclaimed a good woman, "douze sous les mutton chops - combien les beef steaks," and so forth. The friendly salute of recognition too, of the natives, amused me much. "Ho-d'e-do, commeut va, good bye, à la prechaine, odd rot it, mon garçon, ven nos vés, you're welcome to come."

The Crapaud
June 1835
 

 

Un vieux milicien disait en parlant de l'ordre de Son Excellence: "Quand il aurait QUIAIS DES GALOTS, la milice devait sortir !!!! Un soldat campagnard demandait si Son Excellence prenait les Miliciens pour des POUQUES MOUILLIES.

Le Constitutionnel 10.9.1831
 

 

...Toutefois, je m'aperçus bien que tout ce que je pourrais dire, pas plus que mes anecdotes, ne ferait aucune impression sur les imaginations prévenues de ces bonnes gens, et j'en fut bientôt convaincu par le fils ainé de la maison, qui, en me serrant affectueusement la mains, me dit tout bas, dans le naïf langage du pays: “Ah Monsieur, gnia a bon d'gens en Jerry qu'ien savent autant qu'vous, et qu'ien ont vu d'autres.”...

La Gazette de l'Île de Jersey 24/1/1829

 

 

Le Connétable de St. Jean.- J'si d'aussi bonne fouè qu'vous.

Le Constitutionnel 4.7.1831
 

 

Dialogue



"Vous nous élourdez trejou avec l'éclairage de St.-Hélier," disait ces jours derniers un de nos habitants “à quoi çà peut-i nous servir? N'avons-je pas la lune, presque toute l'année? "

"Quelles sont, s'il vous plait, " lui répartit-on, "les conditions de votre abonnement avec la Lune ?"

"Entre amies et vaisins,” lui répliqua l'habitant, "on se rend service sans condition ; ça vaut miu qu'du gaz ou d'l'huile."

Le Constitutionnel 22.11.1828
 

 

Affaires Scandaleuses



Clément Coutanche ... meneça Josué Le Sueur de lui mettre la tête sur la couchette et de li torchi le nez, en ajoutant qu'il était ben orgueilleur depis qu'il avait herité de son cousin Richard Esnouf qu'il avait nayé . Enfin de débit en débit, nos deux champions s'entrepoignirent, se busquirent pour l'amour d'un râtet qui n'était que muchi.

... Clément Coutanche a été condamné au frais et au paîment d'une somme de 30 ... d'ordre en vers Josué Le Sueur.

Le Constitutionnel 20.9.1828
 

 

Le bout du nez lui "purait de sang". Jean était ... un des "douze, hardi cau". Une vieille femme ... li dit: "Vosv'la Me. George, vos avez été en divers engagements. Ous feriez miu de rester." L'ajoint criait pour avoir 'son chapet et son blanchet'. George 'la toupinit comme un oisé et li fit mal au dos contre la muraille.'

Le Constitutionnel 3.5.1828
 

 

“V'la un b.............re de laurier, faut l'ien donné !”...
“N'me battais pon, j'sis un rosier, n'mé battais donc pon, j'sis iun d'vous”...

Le Constitutionnel 9.6.1827
 

 

"Chest dés menteties ."

“Ai bien couosin * * * * quiest que chest dons que chute Parole d'honneu du Connaitable "?

“Chest dés menteties” s'écrie notre sage; “Chest dés menteties."

Le Constitutionnel 4.2.1826
 

 

"à quiqu'uns de chez Agrifins qui n'ont pon des poings de paille"

Le Constitutionnel 25.9.1824
 

 

...Mais avant de les quitter, il leur adressa le discours suivant, qui fut entendu avec effroi: “Il est possible que les moyens ordinaires soient insuffisants pour extirper le mal; mais alors j'aurai recours à d'autres; j'évoquerai les esprits infernaux; je ferai paraître Nic; mais il faudra que vous vous teniez prêts, dès qu'ou l'verrais, à capuchi dessus atou d'gros bâtons, et pis j'vairons.”....

Gazette de l'Île de Jersey 3/4/1824

 

 

The vernacular language is French. Divine service, and preaching, the pleadings at court, and the public acts, are all in good French; though, in legal documents some obsolete forensic terms are still retained. The upper ranks understand and occasionally speak it; but, in compliance with custom, and to avoid the appearance of an affected superiority, over the lower classes, they, too frequently, converse in the provincial tongue,Or, as it is called, Jersey French. This is a heterogeneous compound of antiquated French, intermixed with modern expressions and gallicised English words, so that it may be termed a kind of lingua franca, and it is pronounced, especially in the country districts, with a most abominable patois. The different parishes even vary in these respects, so that there are more dialects in the language of Jersey than in the ancient Greek. This medley is really disgraceful to the island, and it is extraordinary that no efforts have yet been made to remedy the defect. English is, however, becoming daily more and more prevalent; the necessity of comprehending the soldiery has made it understood, even by the market women : it would indeed be soon equally spoken throughout the island, as the present jargon, were it particularly encouraged. Political considerations seem to render this highly desirable.

An Account of the Island of Jersey
W. Plees
1817

 

 

Cour Royale

Séance du Samedi, 13e Septembre 1817

Ph. Payn fut gardé jusqu'à sept heures et quart. Le déposant entendit Elie Alexandre injurier Ph. Payn et le traiter de B-gre de Pendeloque, de son of a B-tch et le menaça de le garder jusqu'à minuit...

Chronique de Jersey

 

 


A Jersey gentleman mentions, that when a prisoner, he happened, when speaking of an under garment, to use the term of his own country, braies, instead of culottes: the previous suspicions of his captors, were then declared, that he was in truth a native of Normandy, where the same word is still applied to the same article of dress.

(....)

The property in the insular tithes and advowsons, which was vested in foreign religious houses, must also have helped to draw these ties more closely ; and as there existed an identity of laws and of manners, so probably there was of dialect, with that of Normandy. Many terms not adopted in the politer dialects are still in common use with both, and the tone and accent with which each is spoken, retain a resemblance discernible even to an Englishman.

Since the loss of this valuable truce, and the separation of their churches, various causes, besides commercial intercourse in peace, have tended to keep up the communication between the Continent and the islands; and consequently, to bring back their dialect to the standard from which their closer connexion with England must lead to its constantly swerving. During the long warfare in France between Catholics and Huguenots, the latter, when unfortunate, deserved and received, in these islands a constant asylum.

There, several of the French ministers exercised their sacred functions; and the young islanders destined for holy orders, were sent to receive instruction at the protestant seminaries in France; particularly, at that of Saumur. The pulpit necessarily influences language: but many young men besides those designed for the church, were habitually sent for education to Normandy, even till recently: indeed, at the present day, this practice, however little to be commended, has not come to a total termination in Jersey.

During the rabid period of the French Revolution, whilst the angel of extermination was abroad, the objects of persecution here sought refuge, by thousands, from their assassins. Their residence continued for some time; their nobles conversed with the gentry; their priests instructed the youth: this had some effect on their language; and the lessons of various kinds received at that time, are not yet forgotten.

Still, England, and every thing English, is dear to them: thence are derived their habits of life; thither the majority of their youth resort for education, and for preferment: our books are their study: our notions they have thoroughly imbibed; and English hearts beat in their bosoms.

Terms of art are derived from the language of those who are their instructors in the art itself; and not only the terms, but the English idiom appears frequently introduced into their own dialect. Whilst it adopts new phrases and terms, that of the French capital itself, it should be observed, undergoes as great mutations. In many instances, it is evident, that the words in use in these islands are less dissimilar from the parent Latin, and from the least corrupted of the jargons derived from it, the Italian, than is the modern French. Vaque, querbon, quemin, pesson, bere, for instance, bear a stronger resemblance to the same terms in Latin and in Italian, than the French vache; charbon; chemin; poisson; boire. At this day, all intercourse of the islands with that ill-fated nation is completely cut off: former friendships and connexions have passed away; the residence of numerous English among the islanders, and their own general adoption of English habits and manners, must be rapidly corrupting their dialect; and would lead, if a little aided, to its extinction altogether. In Guernsey, in particular, it is at present neither French nor English. In other provinces of the British empire, languages were once spoken which are now passed, or passing into oblivion, and of which the use is at this day more strictly confined to the humbler classes, than that of French is, in these islands ; of these languages, the speaker had no need to be ashamed : they were not, as is that of Jersey, the tongue of an enemy; a branch of a dialect, of a jargon; only comprehended, within the area of a few square miles; but branches of an ancient and expressive language, of which the origin is lost in the night of time. These they wisely agree to forego. In order to identify themselves more perfectly with their fellow-subjects, they prefer the tongue of their metropolis.

And why should not these islands ? The gentry shew the example. Their ordinary table-conversation, with very few exceptions, is English. It is spoken, not merely fluently and correctly, but with great precision; marked by some Gallicisms in accent, and a few idioms; but in many individuals, not the least. The conversation of the parlour being then in English, it might be thought in this instance, not difficult to introduce " high life below stairs:" but in order to effect this, the first and most important step is yet to be taken; that is, in the general education of females. Our first tongue, as it is received from our mothers and nurses, is properly termed our maternal tongue. In this island, it signifies little that the husband and father has received an education in England, and has acquired a competent knowledge of its language; his wife and female servants carrying on their ordinary conversation in the insular dialect, teach it to his children. In the next generation, the process is to recommence, and the English is to be taught as a foreign language. Had a small annual sum been devoted half a century ago, to the support of a decent English matron, to reside near each of the churches, and instruct female children, at a moderate charge, in English, the struggle between the two tongues would now have been over.

General View of the Agriculture and Present State of the Islands on the coast of Normandy, subject to the Crown of Great Britain.
Thomas Quayle
1815

 

 

The language of this Island is French: that in general use, is the old French of Normandy, and is the only language used by the lower class of people: the higher ranks understand good French, but unfortunately they descend to the language of the lower class, in their general conversation with them, instead of making use of good classical language, which might, in time, improve the jargon at present spoken. The English language is understood and spoken by the higher class of inhabitants. It is usual for every family who can afford it, to send some of their children to England, to be educated, by which means they acquire the English language grammatically; and, from the great intercourse with England, and the number of troops quartered in the Island, they have abundance of opportunities to practice it.

A Sketch of the History and Present State of the Island of Jersey
Thomas Lyte
1808
 

 

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