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La Séparation

Tu t'en vas, chière amie,
Men Ange, mes amours;
Pense à mé, ma chérie,
Adore-mé tréjours.
Ah! durant ten absence,
Garde-mé dans tan coeu;
En té j'ai confiance,
Men Ange protecteur.
En té j'ai confiance,
Men Ange protecteur.

Tu m'as ermins un gage
Et d'amour et de fé,
Qui me dit et m'engage
A n'adorer que té.
Oh! durant ten absence
Tu vivras dans mon coeu;
Règnes-y en silence,
Men Ange protecteur.
Règnes-y en silence,
Men Ange protecteur.

J'entends tan chant, men asme,
Et je vai dans tes yeux
Le feu d'amour, la fliamme,
Que nos envient les cieux;
Dans men heusreux délire,
Je t'entends dire un nom,
Pour li tan coeu soupire,
Y né t'oubliera pon.
Pour li tan coeu soupire,
Y né t'oubliera pon.

Je li serai fidèle
Si longtemps que j'vivrai,
Et, si le faut, pour elle
Dans ses bras je mouorai,
Oulle est men espérance,
Je li donne men coeu,
Je l'adore en silence,
Chut Ange protecteur.
Je l'adore en silence,
Chut Ange protecteur.

Su ta harpe divinne
Eslève un chant d'amours,
Auguste Séraphinne,
Fai-là vibrer tréjours.
Chante et chante sans cesse
Tout chain que veut tan coeu,
Di-le, noble Princesse,
Men Ange protecteur.
Di-le, noble Princesse,
Men Ange protecteur.

Tu r'vaindras au village,
J'y vivrons bain heusreux,
Et le doux mariage
Nos unira touos deux.
J'y chant'rons, ma chérie,
Notre ardeu touos les jours,
Et j'y vivrons, ma vie,
De bonheur et d'amours.
Et j'y vivrons, ma vie,
De bonheur et d'amours.

Oméga

 

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