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François-Amice Romeril |
Nous ne faisons ici que très-peu de séjour : L'inexorable mort ravit jour après jour Tous les amis qu'on aime. On les voit un par un, disparaître à nos yeux, Comme à l'aube, l'on voit les étoiles aux cieux Nous en fournir l'emblème. Et ce n'était que hier! nous lisions tes écrits : Oubliera-t-on si tôt tout le bien que tu fis Pour ta chère patrie, Ton courageux support de ses antiques droits, De ce constant respect que l'on doit à ses loix, Ta plus noble industrie? A la brèche toujours, en guerrier valeureux, Tu repoussais l'assaut de ton bras vigoureux ; Et quand ta main souffrante Se redressait aussi contre bien des abus, Leurs honteux partisans étaient rendus confus Par ta voix pénétrante. Et lorsque jeune encor, ayant un pou d'hivers, Je m'amusais parfois en essayant des vers Imparfaits et indignes, Tu fus un des premiers qui sus m'encourager; De ton égide alors tu daignas ombrager Mes pauvres faibles lignes. Pourrions-nous te quitter sans dire un adieu, Lorsque ton jour fini, tu quittes ce bas lieu Pour l'éternelle vie? Ton exemple suivons, consacrons coeurs et mains Pour le bien du pays, au bonheur des humains Le devoir nous convie.
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