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Depie deux ans je heurle et tintamarre, Villais, oyez mes cris! Et je me trouve enfin dans la gabare; Villais, oyez mes cris! Nou vait bain séménage, Qu'entre deux ziaux je nage, Nou n'veut pue davantage Etre de men avis, Pourtant man doux, man pèze, Je sie bon à tout fèze; Villais, oyez mes cris! Depie deux ans au moins, v'là que je trotte, Villais, oyez mes cris! Et que je vais supplié votre vote, Villais, oyez mes cris! Pour conserver ma place Et pour laisser ma trace, Hélas combein de crasse M'ont fait tous les partis. Nou me dit, pouore bête, Avous perdu la tête? Villais, oyez mes cris! Depie deux ans, hélas combain je souffre; Villais, oyez mes cris! Vos en allous me laissi dans le gouffre? Villais, oyez mes cris! La fatigue m'accable, Je sie tout minsérable; Man sors est pitoyable; Quel être que je suis! Pour mé tout n'est pas rose, L'honneur est tristre chose; Villais, oyez mes cris! Depie longtemps sue mé luit la Lanterne; Villais, oyez mes cris! J'en devains fo, sans dormir et l'oeil terne: Villais, oyez mes cris! Dans ma douleur extrême, Au Gouverneux li-même, J'ai zété, pâle et blême, Dénoncer ces écrits. Il a ri de ma rage; Aussi j'en perds courage, Villais, oyez mes cris! |
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