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1864 poem about a prize-giving by Jean Sullivan
Contributed by Geraint Jennings
Jean Sullivan (1813-1899) wrote in three languages -
Jèrriais, French and English. He was also a notary,
journalist, historian, publisher of pamphlets, and devoted monarchist
who always claimed the patronage of the Queen. He was a
self-publicist who had several brushes with the law, an opinionated
and indefatigable writer of letters to newspapers, and has also been
called Jersey's answer to William McGonagall
For more information, look at Geraint's excellent site on
Jean Sullivan's work at
http://www.societe-jersiaise.org/geraint/poesie/sullivan.html.
Inspirée par la distribution des prix au Collège
Victoria,
le 17 Juin, 1864
Dédiée aux étudiants
Allons, enfants, au temple de la Reine!
À cet autel des lauriers, des prix:
Pendant un an de vos travaux l'arène,
Le camp heureux des fleurons, des rubis.
Tenez, amis, voici la récompense
Qui vous revient du travail, du progrès:
Debout, cueillez à l'arbre de la science
Ces médaillons, fruits d'efforts, de succès.
Ah! qu'il est doux, à chaque anniversaire,
De vous revoir réjouis et contents,
Prendre des mains d'un noble Militaire (*)
La croix d'honneur, le bronze et les diamants!
Marchez, courage, allez vers vos familles,
Et là, toujours mûs par un noble orgueil,
Étudiez au pied de vos charmilles,
Et revenez ardents sur notre seuil.
Victorieux, vous êtes sur la route
Qui vous conduit à la table des dieux!
Ah! prenez garde, il est une déroute,
Évitez-la, c'est un dédale affreux.
J'en ai tant vu, surchargés d'immortelles,
De lauriers et du rameau sacré!
Je les ai vus attachés sur les ailes
De l'oiseau noir à Pluton consacré.
Il me souvient des jours de notre enfance,
Quand notre coeur, réjoui, palpitait
Aux doux pensers, dictés par l'Espérance,
Qu'en nos foyers le bonheur existait.
Qu'aux doux baisers, qu'aux bons soins d'une mère,
Qu'à sa tendresse, qu'à son sincère
amour,
Venaient s'unir ceux d'un bien tendre père,
Pour nous choyer dans notre doux séjour.
À ce bel âge on a le coeur si tendre,
L'impression s'y grave en un instant.
Un mot d'amour, dès qu'il se fait entendre,
Vient enflammer le coeur pur, palpitant.
Lors du départ, ce moment saint suprême,
Ah! l'on ressent cet amoyur maternel,
Ce feu divin, souffle de Dieu lui-même,
Est un encens, c'est un philtre éternel.
Vous, lauréats, votre brillante étoile
Vous guidera de succès en succès:
Voguez toujours, sur l'esquif, sur la voile,
Qui rame au port qui vous ouvre un accès.
Vous reviendrez au sein de vos familles,
En vrais héros mûs par un noble orgueil,
Vous reposer au pied de vos charmilles,
Vivre contents sur un superbe seuil.
Aux bons conseils du Général Cuppage,
De ce soldat distingué, noble et preux,
Applaudissons, car il vous encourage
À concourir au camp des valeureux.
Il a chanté notre seigneur l'Évêque!
Peterborough, - fils de notre Cité, -
Imitez-le, ce futur Archévêque,
Il a vaincu par son activité.
Collégiens, oh! pendant votre absence,
N'oubliez pas vos sages précepteurs:
Ayez pour eux de la reconnaissance,
Rappelez-vous qu'ils sont vos bienfaiteurs,
Soyez heureux, allez vers vos familles,
Et là, toujours mûs par un noble orgueil,
Étudiez, au pied de vos charmilles,
Et revenez, ardents, sur notre seuil.
Oméga
Juin 18, 1864
(*) Le Gouverneur de l'Ile
Translation of first verse by Geraint Jennings:
Let us go, children, to the temple of the Queen!
To this altar of laurels, of prizes:
The arena of your labours during the year,
The happy field of garlands, of rubies.
Take hold, friends, here is the reward
Which comes to you from work, from progress:
Stand up, harvest from the tree of knowledge
These medallions, the fruits of effort, of success.