François-Amice Romeril
Souvenir

 

Poetry in Jersey

 


Nous ne faisons ici que très-peu de séjour :
L'inexorable mort ravit jour après jour
Tous les amis qu'on aime.
On les voit un par un, disparaître à nos yeux,
Comme à l'aube, l'on voit les étoiles aux cieux
Nous en fournir l'emblème.

Et ce n'était que hier! nous lisions tes écrits :
Oubliera-t-on si tôt tout le bien que tu fis
Pour ta chère patrie,
Ton courageux support de ses antiques droits,
De ce constant respect que l'on doit à ses loix,
Ta plus noble industrie?

A la brèche toujours, en guerrier valeureux,
Tu repoussais l'assaut de ton bras vigoureux ;
Et quand ta main souffrante
Se redressait aussi contre bien des abus,
Leurs honteux partisans étaient rendus confus
Par ta voix pénétrante.

Et lorsque jeune encor, ayant un pou d'hivers,
Je m'amusais parfois en essayant des vers
Imparfaits et indignes,
Tu fus un des premiers qui sus m'encourager;
De ton égide alors tu daignas ombrager
Mes pauvres faibles lignes.

Pourrions-nous te quitter sans dire un adieu,
Lorsque ton jour fini, tu quittes ce bas lieu
Pour l'éternelle vie?
Ton exemple suivons, consacrons coeurs et mains
Pour le bien du pays, au bonheur des humains
Le devoir nous convie.
 


AALG
Avril 25, 1873

 

 

 

Poetry in Jersey

 

 

 

 

La Société Jersiaise

R'tou à la page d'siez-mé | Back to home page