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Vers sur la mort tragique du fils de Mons. Cook, de Grouville, qui fut tiré par un officier anglais.
M. Richards, marchand de vieux meubles, 9, Library Place, St.-Hélier, acheta, il y a quelques semaines, une pièce de meuble à une vendue dans la paroisse de Grouville. Sous l'un des tiroirs de ladite pièce, on lit les vers qui suivent, écrits avec un crayon de plomb:-
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Au fond d'un vallon solitaire,
Au sein des plaisirs innocents,
Vivait dans une humble chaumière,
Le plus aimable des enfants.
A peine entré dans son aurore,
Il embellissait ce séjour,
Tel que l'on voit une fleur éclore
Au premier rayon d'un beau jour.
Son esprit naïf et facile
Charmait dans tous des entretiens;
Au champ, dans un travail utile,
Il exerçait ses jeunes mains.
D'un tendre père et d'une mère
Il était l'amour, le soutien;
Les aider, obéir et plaire,
C'était là son unique soin.
Un jour, l'astre de la lumière
Dorait le sommet des côteaux,
Tandis qu'encore, sur sa paupière,
Le soleil versait ses pavôts.
Mon fils, hâte-toi, le temps presse,
Lui dit sa mère, en l'éveillant,
Viens secourir notre faiblesse,
Sois l'appui de tes vieux parents.
Oh, mon Dieu! quel songe terrible!
S'écria-t-il en gémissant;
Qu'ai-je vu! quel image horrible!
Je me semblais baigné dans mon sang.
Mon cher enfant, je t'en conjure,
Calme, dit-elle, ton effroi;
A tout, soumets toi, sans murmure,
Et le ciel prendra soin de toi.
Il sort et cache ses alarmes;
Soudain, un jeune furieux,
Contre son sein, tourne ses armes,
Et lui lance un regard affreux.
Le coup part, le plomb homicide
L'atteint et lui perce le coeur;
Tel, dans le bois, l'oiseau timide
Tombe, frappé par le chasseur.
Vous, qui nagez dans l'opulence,
Vains esclaves de la grandeur;
Respectez la simple innocence
D'un enfant; plaignez le malheur,
Vous, dont les coeurs sensibles et tendres;
Chers habitants du hameau,
Ames pures, venez répandre
Quelques larmes sur son tombeau.
John Le Neveu
1830
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Nouvelle Chronique de Jersey 27/4/1892
(Gazette de l'Île de Jersey 12/11/1796)
Histoire Locale.
Le petit renseignement d'histoire locale que nous demandions l'autre jour, nous a été envoyé par M. A. Messervy, Pasteur à Montilly, Orne, France. Mons. Messervy a évidemment bonne mémoire et n'a pas étudié l'histoire de son pays en vain. Nous le remercions de son mot de renseignement que voici:
Mons. l'Editeur - Le jeune homme sur qui ont été composés les vers imprimés dans votre numéro du 27 Avril, était le fils ainé de M. Richard Cook, de Gorey, et frère de M. Jean Cook, des Près, Grouville. La date exacte de l'évènement est 1796, et le jeune garçon n'avait que 11 ans, d'après un numéro de la Gazette de Jersey de l'époque.
Veuillez agréer, Monsieur,
mes salutations respectueuses,
A. M.
Montilly, Orne, France, Mai 2, 1892
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(Alfred Messervy, Pasteur à Montilly, 1885-1894)
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