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A Jean Sullivan, Ecr., de Jersey
en lisant sa pièce de poésie sur la mort de Hariet Guilbert.
Courageux défenseur de l'enfance opprimée,
Ami du malheureux,
Que n'ai-je pour t'écrire une plume inspirée
D'éloges et de voeux.
Mais ma chétive muse à te rendre justice
Est impuissante, hélas!
Et pourtant d'admirer un si beau sacrificc
Je ne suis jamais las.
Toi qui flétris si bien les châtimcnts sévères,
Les meurtres de la Cour;
Permets-moi de t'offrir mes compliments sincères
Pour ton oeuvre d'amour.
Des hommes tels que toi sont rares en ce monde,
Où chacun vit pour soi;
Où l'on voit rarement courir en même ronde
La justice et la loi.
D'où vient l'anomalie ? Ah! c'est que la première
Est l'oeuvre du bon Dieu;
Pendant que la seconde est d'argile et de terre,
Pétrie en ce bas lieu.
Qui s'étonnera donc qu'en ce chaos fourmillent
La bévue et l'erreur ?
Abus qui chaque jour les yeux sages dessillent
Du savant, du penseur.
En effet le vulgaire, et rien que le vulgaire
Goute ce ramassis:
Qu'ont l'homme de génie ou le penseur à faire
D'un tel salmigondis?
Mais si! tant que ce sont les pauvres misérables,
Et les déshérités,
Qui subissent le poids de ces lois exécrables,
Ou qui s'en voient frappés.
Aussi longtemps le sage et le vrai philanthrope
Devront s'en occuper,
Si ce n'est que pour fendre un peu leur enveloppe,
Et pour les démasquer.
Continue, écrivain et poëte hors ligne
Ton oeuvre de progrès;
Le ciel couronnera ton dévoûment si digne,
D'un glorieux succès.
Oh! mille fois heureux cet homme dont le guide
Est la loi de l'honneur;
Qui, comme toi, sans crainte, expose le perfide,
Conduit par un bon coeur.
Le Jour de l'An, 3e année
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