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St Hélyi

Les saints qui perdent la tête

 

Les saints que l'on représente portant leur tête dans leurs mains sont appelé céphalophores.

Dans son livre, "Les reliques et les images légendaires" (Robert Laffont), Pierre Saint-yves fournit une longue liste de 120 de ces saints. II y en a d'ailleurs tellement que même les historiens catholiques nient la réalité de ces "miracles". C'est ainsi que selon le père Cahier par exemple "leur nombre a quelque chose d'exorbitant, et conduirait à croire que cette merveille aurait été quasi de fondation".Le simple bon sens suffit d'ailleurs à nier qu'un tel fait soit possible.

D'où vient alors cette légende ? Comme c'est souvent le cas, il s'agit d'un rite ancien qui, n'étant plus compris, a fini par recevoir une interprétation miraculeuse. De nombreux tombeaux anciens contiennent des corps dont la tête a été séparée. C'est ainsi qu'en étudiant trois cas de saints céphalophores lorrains, Marcel Hébert s'est aperçu que l'église où reposent les restes de saint Elophe est entouré d'un cimetière mérovingien dont provient vraisemblablement le corps de ce saint.

Or, dans de nombreux tombeaux de l'époque mérovingienne, la tête du squelette se trouve déposée tantôt au milieu du corps, tantôt à ses pieds.Quand saint Ambroise fait exhumer les corps des saints Gervais et Protais, dont les têtes n'avaient pas été disposées à leur place habituelle au-dessus des épaules, il les considère immédiatement comme des martyrs.

Et finalement, beaucoup de cimetières contenant des corps dont la tête était inhabituellement disposée deviennent des "champs de martyrs";.

Mais comment est-on passé de l'idée de martyr par décapitation à celle de miracle céphalophore ? Si l'on accepte l'idée traditionnelle de tripartition Ciel-Homme-Terre correspondant à la triade Esprit-Ame-Corps, la tête de l'homme, ronde, correspond au Ciel et à l'Esprit. Son détachement du reste du corps au moment de la mort est sans doute à mettre en relation avec l'idée d'immortalité accordée traditionnellement à l'Esprit.

Bien que saint Jean le Baptiste ne soit pas considéré comme céphalophore, il fut décapité et la batterie des Maçons, dont il est le patron, le rappelle par ses trois coups dont le premier est détaché des deux autres. II existe plusieurs textes hagiographiques racontant comment des martyrs décapités ramassent leur tête et montent au Ciel pour la présenter à Dieu. C'est probablement l'idée de ce "voyage" qui a inspiré les biographes des saints céphalophores.

De nombreux saints portent d'ailleurs leur tête au sommet d'une montagne, symbole universel de l'ascension vers le divin.

Certaines têtes continuent à parler. Mais ce "phénomène" était déjà relaté dans des traditions antérieures au christianisme : celle d'Orphée, jetée dans les flots, continuait à, murmurer un merveilleux chant. Dans la mythologie galloise, celle de Brân continuait à parler et à festoyer avec les siens. En Scandinavie, Odin possédait une tête parlante, celle du sage Mimer, qu'il avait fait enchâsser dans de l'or à la mort du héros. Ces têtes parlent au nom de Dieu car, étant séparées du reste du corps, elles sont devenues de purs Esprits."

 

Èrmèrcîments à:
Didier van der Haeghen
www.saosnois.com

 

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